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• 1546; it. sbirro, birro; bas lat. burrus, birrus « roux », gr. purrhos, à cause d'une couleur d'habit ou de la valeur péj. de roux1 ♦ Anciennt Agent de police, en Italie.2 ♦ Mod. Péj. Policier.♢ Homme de main, personnage qui exerce des violences au service de qqn, d'un pouvoir oppressif. ⇒ nervi. Les sbires du dictateur.sbiren. m. Péjor., litt. Policier.|| Homme de main.⇒SBIRE, subst. masc.A. — Au Moyen Âge et à la Renaissance, agent de police italien (v. barigel). L'obscurité permet à Ascanio d'emmener Tererasa, tandis que Cellini s'enfuit et que les sbires arrêtent Fieramosca (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1954, p. 132). L'activité indiscrète des sbires exaspérait tout le monde, comme dans le reste de l'Italie (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 333).B. — P. ext., usuel, péj. Homme de main au service d'un particulier ou d'un pouvoir oppressif, qui exerce des violences ou accomplit de basses besognes. Synon. homme de main (v. homme II B 4), nervi. On verra l'espionnage et la délation, ces éternelles ressources de la force, quand elle a créé des devoirs et des délits factices, encouragés et récompensés; des sbires lâchés, comme des dogues féroces, dans les cités et dans les campagnes, pour poursuivre et pour enchaîner des fugitifs, innocents aux yeux de la morale et de la nature (CONSTANT, Esprit conquête, 1813, p. 160).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1552 « archer de police » (RABELAIS, Tiers Livre, chap. 20, éd. M. A. Screech, p. 146, 31: mon algousan, mon sbire, mon barisel); 2. 1740-55 p. ext. « homme chargé de l'exécution des sentences judiciaires et des mesures de police » (SAINT-SIMON, Mém., éd. A. de Boilisle, t. 7, p. 350); 3. 1795 « homme de main, tueur à gages » (BEAUMARCHAIS, Mariage de Figaro, préf., éd. P. Gaillard, p. 45: cette allure oblique et torse avec laquelle un sbire qui n'a pas l'air de vous regarder vous donne du stylet au flanc). Empr. à l'ital. sbirro, att. au sens 1 dep. 1518-25 (FIRENZUOLA ds TOMM.-BELL.), dér. de birro, même sens, dep. XIVe s., du lat. birrus, burrus « rougeâtre » (ds DU CANGE et OLD; du gr.
« id. »), prob. à cause de la couleur de l'uniforme de ces archers (v. DEI et PRATI, s.v. birro). Fréq. abs. littér.:74. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 548. — HOPE 1971, p. 221.
sbire [zbiʀ; sbiʀ] n. m.ÉTYM. 1546, Rabelais; ital. sbirro, forme altérée de birro, du bas lat. burrus ou birrus « roux », grec pyrrhos, à cause de la couleur de l'uniforme du sbire ou de la valeur péj. de roux. Cf. argot franç. « La rousse ».❖1 Anciennt. Agent de police, en Italie.2 (Fin XVIIe). Péj. Policier.1 Des deux côtés marchaient en double haie des gardes d'un aspect infâme (…) espèces de soldats goujats. Ces sbires semblaient composés de l'abjection du mendiant et de l'autorité du bourreau (…) En tête et en queue du convoi (de forçats), marchaient des gendarmes à cheval (…)Hugo, les Misérables, IV, III, VIII.3 Péj. Homme de main, personnage qui exerce des violences au service de qqn, d'un pouvoir oppressif. ⇒ Nervi. || Les sbires d'un dictateur.2 (…) nous fûmes, une nuit de 1943, pillés par des sbires de la Gestapo : feinte perquisition motivée par la recherche d'un soi-disant dépôt d'armes; en fait, cambriolage, un homme à mitraillette posté dans le jardin et nous tous qui nous trouvions dans la maison gardés à vue en attendant, disaient les sbires, l'arrivée de la voiture qui nous emmènerait à Limoges pour l'interrogatoire (…)Michel Leiris, Fourbis, p. 225-226.
Encyclopédie Universelle. 2012.